Ehrlichia

  Les Ehrlichia sont de petites bactéries gram-négatives qui peuvent infecter l'Homme et / ou l'animal.



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Microbiologie - Bactériologie - Bactérie (nom scientifique)

  Les Ehrlichia sont de petites bactéries gram-négatives qui peuvent infecter l'Homme et / ou l'animal.

Ce sont les agents de deux groupes de maladies presque toujours transmises par des tiques. Ces deux groupes de maladies ont des symptômes proches et peu spécifiques (elles sont aisément confondues avec une grippe)  ; les Ehrlichioses ou l'Anaplasmose. Ces deux maladies si elles sont énormément de points communs sont en fait bien différentes, chacune pouvant occasionnellementêtre fatales en l'absence de soins corrects.

Ces bactéries (pour celles qui sont connues) semblent toujours infecter des animaux à sang chaud, sauf l'une qui infecter des poissons et au moins l'un de ses vers parasites (helminthe). Cette dernière causait chez l'homme une maladie (Ehrlichiose du Japon) qui semble avoir disparu avec les progrès dans la surveillance des poissons mangés crus.

Les bactéries Ehrlichia véchiculées par les tiques peuvent fluctuer selon les zones biogéographiques ou continents reconnus ;

Par exemple chez l'Homme aux États-Unis, les deux bactéries en cause dans les ehrlichiose monocytique humaine sont :

Elles fluctuent selon l'espèce-réservoir reconnue et/ou selon le vecteur auquel elles doivent être adaptées (il faut qu'elles résistent à son dispositif immunitaire, grâce à une co-évolution avec cet hôte spécifique).

Un syndrome grippal survenant chez toute personne à risque (autrement dit fréquentant des forêts ou zones boisées ou des animaux susceptibles d'être porteurs de tiques), en particulier si les symptômes sont estivaux ou apparaissent de mai à octobr, soit faire évoquer la maladie. Si le patient est immunodéficient le diagnostic et le traitement doivent être les plus rapides envisageables. Une fiche médicale de renseignements devrait toujours accompagner le prélèvement de seconde intention.

Espèces connues

  • E. canis ,
  • E. chaffeensis ,
  • E. equi ,
  • E. phagocytophila ,
  • E. risticii ,
  • E. ewingii ,
  • E. sennetsu

D'autres espèces sont classées parmi les ehrlichiæ :

Classification

Les ehrlichiæ ont en premier lieu été regroupées selon le type de cellules sanguines les plus souvent infectés (granulocytes, lymphocytes, monocytes, plaquettes). Les maladies qu'elles causaient ont ainsi été désignées comme étant «granulocytaire» ou «monocytiques», mais ce classement peut être trompeur, car certaines des espèces d'Ehrlichia ont été trouvées dans d'autres cellules que celles qu'elles visent essentiellement. De plus, des espèces génétiquement particulièrement différentes peuvent infecter la même cellule (la maladie prenant alors le même nom ; ehrlichiose "monocytique" ou "granulocytaire" tandis que l'étiolgie est en réalité différente, ainsi peut-être que le vecteur ou l'espèce-réservoir...

Le nom ou le classement de tout ou partie de ces bactéries pourraient par conséquent à l'avenir changer. Anderson et ses collègues ont pour des raisons pratiques proposé d'utiliser la séquence des ARNr 16S comme standard pour décrire d'éventuelles nouvelles espèces au sein de cette famille[1].

Phases de l'infection d'un globule blanc par Erhlichia : 1) pénétration d'une erhlichia dans le cytoplasme. 2) à 3) formation d'une vacuole. 4) reproduction dans une morula. 5) émission de bactéries infectantes (par lyse du phagosome)

Les Ehrlichia sont des bacilles gram négatif de la famille des Anaplasmataceæ (comme d'autres bactéries pathogènes que sont Ægyptianella - Anaplasma - Ehrlichia - Eperythrozoon - Hæmobartonella - Neœhrlichia - Neorickettsia - Paranaplasma - Xenohaliotis ).

Ce sont des bactéries zoonosezoonotiquess intracellulaires obligatoires (elle ne peuvent se développer qu'au sein de certains globules blancs de leur hôte). En microscopie, si colorées, elles apparaissent comme des «cocci» (nom désignant des bactéries en forme de billes) de 1 à 3 μm de diamètre.
En phase aiguë de la maladie elles forment «morulæ » pathognomoniques (qui n'apparaissent cependant que dans 1 à 42 % des polynucléaires neutrophiles circulant pour l'anaplasmose (et dans les monocytes et macrophages pour l'EMH) [2].

Dans les leucocytes, les ehrlichiæ se divisent pour former des colonies dans des vacuoles dites morulæ (pluriel de morula qui en latin sert à désigner le mûrier en se référant à la mûre). La formation de morulæ est une caractéristique de tout groupe de bactéries pathogènes et est un élément majeur de diagnostic des maladies qu'ils induisent.
La bactérie peut aussi former des morulæ dans les phagosomes des macrophages de la rate, du foie, des poumons, des reins, de la mœlle osseuse et du LCR (détectées à l'autopsie) [3].

Détection

La bactérie est détectée dans le frottis sanguin (coloré) en phase aiguë de la maladie où des morulæ sont visibles. Sinon, un diagnostic sérologique doit confirmer sa présence. (test ELISA, PCR…). La sérologie peut ne pas se positiver si un traitement antibiotique correct a été précocement prescrit (la PCR permet alors un diagnostic de certitude). La sérologie est positive chez 100 % des autres convalescents et peut le rester jusqu'à 4 ou 5 ans après l'infection.
Une sérologie positive n'indique cependant pas obligatoirement une infection aiguë (2/3 au moins des séroconversions sont asymptomatiques [4]

Dans les cas de complications neurologiques, l'étude du liquide céphalo-rachidien (LCR) montre une pléocytose avec morulæ dans les phagosomes des leucocytes. L'immunocytologie et la PCR prouvent aussi la présence d'Ehrlichia ou d'Anaplasma dans le LCR [2].

Histoire

La description des ehrlichia est récente. Chez l'homme, la bactérie responsable de l'ehrlichiose du Japon est la première à avoir été découverte, après la description en 1953 de cette maladie. D'autres ehrlichia ont ensuite été décrites, en 1987 pour l'ehrlichiose monocytaire humaine et en 1994 pour l'ehrlichiose granulocytaire humaine. On ne connaît peut-être pas l'ensemble des ehrlichia et on sait à présent que la même bactérie peut infecter l'homme et l'animal ; deux autres espèces responsables d'ehrlichioses canines ont été récemment décrites chez l'homme : Ehrlichia canis et Ehrlichia ewingii .

Epidémiologie

Le cerf de virginie, dont la population est estimée à à peu près 30 millions d'individus en Amérique du Nord est l'espèce-réservoir des ehrlichia pour cette région biogéographique ; Les tiques parasitant ce cerf sont les principales vectrices des erhlichia dans ces régions. Il contribue à diffuser la maladie, d'autant mieux que ses prédateurs naturels carnivores sauvages ont disparu de la presque totalité de son aire de répartition, et qu'il est fréquemment alimenté en hiver, ce qui permet la survie d'animaux fortement parasités, qui auraient normalement été éliminés par sélection naturelle

Les ehrlichioses étaient des maladies reconnues comme rares jusque vers 1995, mais des études de séro-prévalence ont depuis montré qu'elles sont en augmentation et/ou qu'elles avaient été avaient été sous-diagnostiquées.

Une augmentation est d'autant plus plausible (ce qui en fait une maladie émergente[4], que ces augmentations (réelles et/ou apparentes) correspondent aux zones où les tiques pullullent depuis quelques décennies, et où d'autres maladie émergentes sont avérées (dont maladie de Lyme). Des co-infections via les tiques sont d'ailleurs envisageables et semblent habituelles dans ces zones. Elles induisent des formes cliniques plus sévères et chroniques[5] [6].

Chez certaines espèces (cheval), l'infection confère une immunité durable, chez d'autres c'est quelquefois le cas (chien ou humain), mais pas forcément. Des animaux apparemment guéris peuvent continuer à héberger la bactérie et quelques réinfections documentées existent ; dans les deux ans suivant une infection par A. phagocytophilum [2]. Seule l'évolution de la sérologie sert à conclure à la guérison totale.

Des formes chroniques ont été récemment repérées chez le chien et chez l'Humain.
Elles semblent toujours fatales chez le chien.

Article détaillé : Ehrlichiose monocytique animale.

Prévalence et fréquence des maladies

Aux États-Unis, les deux bactéries en cause sont de plus en plus fréquemment détectées (probablement par ce qu'on les recherche mieux, mais également parce que les populations de tiques et de l'espèce-réservoir ont fortement augmenté, en se concentrant dans les forêts de plus en plus fragmentées et dépourvues de prédateurs capables de jouer leur rôle sanitaire d'élimination des animaux fragilisés par des infections et fortement parasités par des tiques). la maladie est en particulier détectée du printemps à l'automne et sur des zones géographiques correspondant assez bien à la densité en tiques vectrices. Le Centre-Est des USA est spécifiquement avec le sud est et le nord-est (zone aussi la plus touché par la maladie de Lyme). Les 30-70 ans semblent beaucoup plus touchés (ou meilleure détection ?) que les enfants et jeunes adultes [8].

Cycle de vie

Les ehrlichia peuvent se développer dans un seul organisme, mais assurent leur diffusion en un cycle associant plusieurs espèces.


C'est pourquoi ces maladies sont dites maladies vectorielles (maladies à tiques en l'occurrence, outre pour l'Ehrlichiose du Japon).

Nom des ehrlichioses (sleon le genre et l'espèce de la bactérie impliquée)
Genre Ehrlichia Ehrlichia Ehrlichia Ehrlichia Anaplasma Neorickettsia
Espèce E. chaffeensis E. canis E. ewingii A. phagocytophilum N. senettsu
Maladie induite Ehrlichiose
monocytaire humaine
Ehrlichiose
canine monocytaire
Eehrlichiose
canine granulocytaire
Eehrlichiose
équine granulocytaire
Ehrlichiose
granulocytaire humaine
Ehrlichiose
du Japon


Antigènes et sérogroupage

Critères d'identification

Génome

Plasticité du génome et pathogénicité

Prédateurs

Cette bactérie est dans une certaine mesure capable de déjouer le dispositif immunitaire en habitant l'intérieur de cellules de ce dispositif.

Prévention

Elle consiste à éviter de se faire piquer par des tiques.

Article détaillé : Tique.

En cas de morsure, noter la date et le lieu de la morsure, et le délai de découverte et extraction de la tique après le contact supposé.. pour pouvoir donner ces informations au médecin si on est conduit à le consulter.
Il peut être utile de photographier d'éventuelles manifestations cutanées (rash, pétéchies, taches rouges.. ) qui pourraient peut-être guider pour le diagnostic), en apposant une échelle centimétrique sur la peau, ou un objet donnant l'échelle.

Voir aussi

Liens externes

Bibliographie

Notes et références

  1. ANDERSON (B. E. ), DAWSON (J. E. ), JONES (D. C. ) et WILSON (K. H. )  : Ehrlichia chaffeensis, a new species associated with human ehrlichiosis. J. Clin. Microbiol., 1991, 29, 2838-2842
  2. Goodman JL, Nelson C, Vitale B, Madigan JE, Dumler JS, Kurtti TJ, et al. Direct cultivation of the causative agent of human granulocytic ehrlichiosis. N Engl J Med. 1996 Aug. 1; 335 (5). N Engl J Med. 1996 Jan 25; 334 (4)
  3. Dunn BE, Monson TP, Dumler JS, Morris CC, Westbrook AB, Duncan JL, Dawson JE, et al. Identification of Ehrlichia chaffeensis morulæ in cerebrospinal fluid mononuclear cells. J Clin Microbiol. 1992 Aug; 30 (8)  :2207-10. Résumé.
  4. Fishbein DB, Dennis DT. Tick-limite Diseases, a growing risk. The New England Journal of Medicine. August 17, 1995 ; 333, Number 7.
  5. Lebech AM, Hansen K, Pancholi P, Sloan LM, Magera JM, Persing DH. Immunoserologic evidence of Human Granulocytic Ehrlichiosis in Danish patients with Lyme neuroborreliosis. Scand J Infect Dis. 1998 ; 30 (2)  : 173-6.
  6. Sumption KJ, Wright DJM, Cutler SJ, Dale BAS. Human ehrlichiosis in the UK. Lancet. 1995 ; 346 : 1487-1488.
  7. Lotric-Furlan S, Petrovec M, Avsic-Zupanc T, Strle F. Concomitant ticklimite encephalitis and human granulocytic ehrlichiosis. Emerg Infect Dis. 2008 ; 11 (3)  : 485- 488. [Lotric-Furlan S, Petrovec M, Avsic-Zupanc T, Strle F. Concomitant ticklimite encephalitis and human granulocytic ehrlichiosis. Emerg Infect Dis. 2008 ; 11 (3)  : 485- 488. Texte en ligne.
  8. statistiques, cartes (2001-2002), graphes (1999-2006), et nombre de cas selon l'âge (2001-2002), par les CDC, pour l'ehrlichiose aux USA

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