Maladie infectieuse
Une maladie infectieuse est une maladie génèrée par la transmission d'un micro-organisme : virus, bactérie, parasite, champignon, levure.
Une maladie infectieuse est une maladie génèrée par la transmission d'un micro-organisme : virus, bactérie, parasite, champignon, levure. Les virus ne sont pas vivants, mais, comme le prion, qui n'est pas à proprement parler un micro-organisme ils ont des propriétés de type infectieuses, et par conséquent des effets pathogènes.
L'étude des agents infectieux relève de la médecine, de la microbiologie, de l'épidémiologie et de l'écoépidémiologie. Dans la nature, des maladies infectieuses se développent chez l'ensemble des organismes vivants (animaux, végétaux, fongiques, micro-organismes.. on connaît même des virus de virus). Comme interactions durables, les maladies infectieuses font partie des boucles de rétroaction qui entretiennent la stabilité relative (équilibre dynamique) des écodispositifs, la majorité des pathogènes co-évoluant avec leur hôte depuis des millions d'années. Leur mode de transmission est variable et dépend de leur réservoir (humain, animal, environnemental) et quelquefois de vecteurs (maladies vectorielles).
Elles sont plus ou moins contagieuses ; A titre d'exemple, le tétanos est une infection causée par Clostridium tetani, une bactérie qui se trouve dans la terre. Il n'y a pas de transmission interhumaine, l'infection se produit si la bactérie entre dans l'organisme par une plaie souillée. Un vaccin existe contre cette affection et est obligatoire en France pour l'ensemble des enfants d'âge scolaire. Autre exemple, le paludisme est dû à un parasite, le Plasmodium falciparum (il existe d'autres Plasmodii ), transmis d'homme à homme par l'intermédiaire d'un moustique, l'anophèle. Le réservoir du parasite est humain mais il n'y a pas de transmission interhumaine. Il n'existe pas de vaccin. La tuberculose se transmet d'homme à homme par mécanisme aéroporté : le réservoir est humain et c'est une maladie contagieuse. Les infections sexuellement transmissibles (IST, ou MST pour Maladies Sexuellement Transmissibles) se transmettent à l'occasion de rapports sexuels.
De nombreux microbes vivent normalement et obligatoirement dans notre tube digestif et sur notre peau, et ne deviennent infectieux qu'à certaines occasions. Le contact avec les microbes est indispensable à l'entretien et au bon fonctionnement de dispositif immunitaire.
Terminologie
L'infection est le terme désignant soit une maladie infectieuse généralement, soit la contamination par un germe. C'est la conséquence pathologique au niveau d'un tissu ou d'un organisme de la présence anormale et/ou de la réplication d'un germe bactérien, viral ou mycosique.
La contamination est la pénétration du germe dans un organisme.
L'infectiologie est la branche de la médecine concernant les maladies infectieuses. Le médecin spécialiste est un infectiologue. Suivant le type de germe, on parle aussi de bactériologie, de virologie, de parasitologie.
Un sepsis est une infection grave. L'adjectif septique se rapporte à un organisme ou un objet contaminé par un germe (fosse septique par exemple). Une septicémie est la contamination grave et durable (sans traitement) du sang par un germe. Une bactériémie est une contamination transitoire du sang par un germe.
Quand les cas se multiplient dans un lieu et une période limitée, on parle d'épidémie. Si la diffusion est bien plus généralisée, on parle alors de pandémie.
Quand l'épidémie concerne le milieu animal, on parle d'épizootie.
Quand le germe se transmet de l'animal à l'homme on parle d'anthropozoonose ou plus simplement de zoonose.
Le contage sert à désigner la contamination par le germe.
La période d'incubation est le délai entre le contage et la première manifestation de la maladie. Le malade peut être contagieux durant ce temps.
La période de contagion est le temps pendant lequel le patient excrète le germe et peut le transmettre. Elle dépend de chaque maladie infectieuse.
Les infections nosocomiales sont des infections attrapées à l'hôpital. Elles sont spécifiquement complexes et dangereuses car elles surviennent chez des sujets affaiblis et concernent fréquemment des germes résistants aux antibiotiques. C'est un problème de santé publique majeur.
les statistiques
Dans le monde, les maladies infectieuses sont responsables de 17 millions de décès par an, ce qui représente un tiers de la mortalité. Elles représentent 43 % des décès dans les pays en voie de développement, contre 1 % dans les pays industrialisés.
Les six maladies suivantes représentent 90 % des décès par maladies infectieuses dans le monde [1].
Maladie | Nombre de morts par an dans le monde |
---|---|
Maladies respiratoires | 3 millions |
Sida | 3 millions (2001) |
Maladies diarrhéiques | 2, 5 millions |
Tuberculose | Près de 2 millions1 |
Paludisme | plus d'1 million de décès |
Rougeole | 900 000 |
Note
- liés dans la plupart de cas au sida
En France, les maladies infectieuses sont la troisième cause de mortalité :
Maladie | Nombre de morts par an en France |
---|---|
pneumonies et grippe | 19 000 morts (30 pour 100 000 hab. ) |
sida | 3 500 (5, 6 pour 100 000 hab. ) |
septicémies | 1 800 (3 pour 100 000 hab. ) |
1 200 (2 pour 100 000 hab. ) | |
appendicites et péritonite | 1 000 (1, 6 pour 100 000 hab. ) |
tuberculoses | 700 (1, 1 pour 100 000 hab. ) |
infections intestinales | 600 (0, 97 pour 100 000 hab. ) |
hépatite virale | 335 (0, 5 pour 100 000 hab. ) |
Notons aussi que certaines infections sont aussi à l'origine de maladies inflammatoires chroniques (telles que l'asthme) et de cancers.
Prévention
La prévention des maladies infectieuses s'articule en trois volets : éviter l'infection, renforcer les défenses immunitaires et prendre des traitements préventifs (prophylaxie) en cas de risque d'exposition.
Éviter l'infection
La maladie infectieuse est génèrée par la pénétration dans l'organisme d'une bactérie ou d'un virus. La première précaution consiste par conséquent à «fermer les portes d'entrée», à savoir :
- les voies respiratoires : tousser ou éternuer dans un mouchoir, dans le coude, ou dans les mains (en se les lavant immédiatement après) pour éviter de contaminer l'entourage ; porter un masque facial quand on rencontre des personnes vulnérables (par exemple dans certaines zones des milieux hospitaliers, personnes immunodéprimées) ou porteuses de virus particulièrement contagieux (comme le sras) ; pour la ventilation artificielle, utiliser un filtre antibactérien ;
- les voie digestives : se laver les mains avant de manger ou de préparer un repas, ou après une exposition à des liquides biologiques (par exemple en sortant des toilettes), ou alors les désinfecter quand il s'agit de liquides d'une autre personne (par exemple accident d'exposition au sang) ; porter des gants fins (latex, ou pour les personnes allergiques en PVC ou nitrile) quand qu'une telle exposition est probable ;
- effraction cutanée : toute plaie grave devra être montrée à un médecin qui prendra les mesures nécessaires ; toute plaie simple doit être nettoyée, ou mieux désinfectée (voir l'article bobologie) ; mais la première précaution est évidemment d'éviter de se faire une plaie, en respectant les règles de sécurité de certaines activités et en portant des protections adaptées (gants de travail... ) ;
- voie oculaire : éviter de se frotter les yeux et se laver les mains avant au cas où cela arriverait ; en cas de risque d'exposition à des liquides biologiques, porter des lunettes de protection ;
- sexualité utiliser un préservatif pour diminuer les risques de transmission des maladies sexuellement transmissibles.
Si le port de gants fins est recommandé en cas de risque d'exposition à des liquides biologiques ou chimiques, il est déconseillé pour les activités courantes : en effet, la peau est alors dans une atmosphère chaude et humide propice au développement de germes, et d'autre part, il vaut mieux des mains propres que des gants sales. Notons qu'au bout d'une vingtaine de minutes, les gants deviennent poreux.
Il faut aussi limiter le développement de germes pathogènes sur et dans le corps et dans l'habitation, par une hygiène suffisante :
- hygiène corporelle : se laver, se brosser les dents
- hygiène ménagère : avoir un réfrigérateur créant un froid suffisant, décongelé et nettoyé régulièrement, laver les couverts, assiettes et verres après utilisation, stocker les ordures dans des poubelles dédiées et ramassées régulièrement par les services municipaux, évacuation des eaux usagées vers une fosse septique vidangée régulièrement ou vers les égouts, rangement et nettoyage de l'habitation, aérer pour limiter la pollution intérieure (acariens, composés organiques volatils) et par conséquent les allergies et les maladies respiratoires.
- surveiller et traiter les parasitoses (certaines favorisent les maladies infectieuses, virales ou bactériennes). A titre d'exemple, chez le porc, l'ascaris augmente le risque de bronchopneumonie, le trichuris l'entérite hémoragique, l'œsophagostomum les salmonelloses, les strongyloides le rouget, les metastrongylus la grippe porcine [1], etc.
Les collectivités territoriales jouent un rôle important en ce qui concerne l'hygiène collective, avec la gestion des eaux pour apporter de l'eau potable, l'organisation de la collecte et du traitement des ordures, l'équarrissage des cadavres d'animaux et la police des funérailles et des lieux de sépulture (condition de transport et de conservation des corps avant crémation ou inhumation, gestion des cimetières et crématoriums).
Renforcer les défenses immunitaires
La première mesure consiste à avoir une bonne hygiène de vie : alimentation saine, exercice physique régulier, sommeil suffisant, éviter les comportements à risque (tabagisme, excès d'alcool), ce qui permet d'avoir un meilleur état de santé général par conséquent de mieux résister aux infections. D'autre part, il convient de respecter les vaccinations préventives obligatoires, ou recommandées comme la vaccination des personnes âgées contre la grippe.
Il faut aussi prendre précautionneusement les médicaments prescrits par un médecin, en lisant toujours les notices accompagnatrices, riches en informations (effets secondaires, interactions avec d'autres médicaments, recommandations... ) et ne pas hésiter à questionner le médecin ou le pharmacien en cas de doute. Les effets peuvent ne pas être immédiats, et il faut continuer le traitement jusqu'à la fin même en cas d'amélioration et disparition des symptômes, surtout dans le cas des antibiotiques : la disparition des symptômes veut dire la diminution du nombre de germes, mais pas leur disparition, si on interrompt le traitement trop tôt, ceux-ci peuvent se redévelopper, et devenir résistants à l'antibiotique.
Il ne faut pas non plus s'étonner si le médecin ne prescrit pas d'antibiotique : ceux-ci ne sont pas efficaces contre les maladies virales.
Traitement préventif
Les mesures d'hygiènes simples sont les meilleurs traitement préventifs : lavage des mains, pour éviter la transmission des infections alimentaires, main devant la bouche quand on éternue...
Lors de certaines activités, il peut être indispensable de prendre des médicaments à titre préventif, comme les médicaments contre le paludisme lors d'un voyage dans un pays impaludé.
La détection précoce d'une maladie sert à démarrer son traitement plus tôt et par conséquent de diminuer la mortalité ; il est recommandé de faire au moins une visite médicale par an. En cas de doute sur une infection (par exemple plaie souillée, accident d'exposition au sang, rapport sexuel non protégé), le médecin pourra mettre en place un traitement préventif pour diminuer les risques de développement d'une maladie. Pour les maladies sexuellement transmissibles, il existe en France des centres anonymes et gratuits de dépistage.
Dans certaines maladies, il faut isoler le patient pour éviter la dissémination du germe : ainsi, lors d'une varicelle, l'enfant ne doit pas aller à l'école pendant 15 jours à partir de la première éruption. Il s'agit de l'éviction scolaire.
La prévention hospitalière des infections nosocomiales est un sujet complexe. Elle repose principalement sur l'hygiène des soignants et des soignés (lavage des mains), sur l'isolement des patients porteurs de germes résistants aux antibiotiques, mais également sur une antibiothérapie ciblée et adaptée.
Infectiologues célèbres
- Antoine van Leeuwenhœk (1632-1723) voit pour la première fois des agents bactérien en microscopie.
- Louis Pasteur permet le rapprochement entre maladie et agents infectieux. Première vaccination contre la rage.
- Robert Koch est célèbre pour sa découverte du bacille de la tuberculose qui porte son nom : le bacille de Koch.
- Jonas Salk et Albert Sabin assurent le développement de la vaccination anti-polio.
Voir aussi
Bibliographie
Liens externes
- Dossier d'actualités - INFECTIOLOGIE - LES MALADIES INFECTIEUSES (Pole santé - Paris Développement)
- Maladies infectieuses : la situation actuelle dans le monde, sur le site de l'Institut Pasteur
- Les maladies infectieuses dans les pays en voie de développement, une page de l'Agence canadienne du développement mondial (ACDI)
- (fr) Les maladies infectieuses : le monde se bat, sur le site de l'Mondial information program américain (en français)
- Infectiologie. com
- H. Krauss, A. Weber, M. Appel, B. Enders, A. v. Grævenitz, H. D. Isenberg, H. G. Schiefer, W. Slenczka, H. Zahner : Zoonoses. Infectious Diseases Transmissible from Animals to Humans. 3rd Edition, 456 pages. ASM Press. American Society for Microbiology, Washington DC., USA. 2003. (ISBN 1-55581-236-8)
- http ://www. medical-microbiology. de/Dateien/zoo_eng. html
Notes et références
- ↑ Parasitisme du porc en zone tropicale Bibliographie faite par Julien Santolini dans le cadre de son DESS
- ↑ Parasitisme du porc en zone tropicale Bibliographie faite par Julien Santolini dans le cadre de son DESS
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