Giardia intestinalis
Giardia intestinalis, ou Giardia duodenalis, est un protozoaire flagellé, responsable d'une parasitose intestinale humaine, la giardiase ou lambliase.
Giardia intestinalis, ou Giardia duodenalis, (anciennement Giardia lamblia) est un protozoaire flagellé, responsable d'une parasitose intestinale humaine, la giardiase ou lambliase.
Il s'agit du premier parasite intestinal découvert en 1681.
Les Giardias sont des organismes anaérobies, dénués de mitochondries, assurant l'oxydation des composés organiques. À la place, ils possèdent un organite spécifique, nommé mitosome.
Répartition géographique et importance
On sait aujourd'hui que c'est un parasite cosmopolite, touchant 10 à 20% des populations vivant en climats tempérés et chauds, et que son taux de fréquence augmente en France et en Europe, en particulier chez l'enfant.
Différent en cela des autres parasites intestinaux, si généralement associés, le giardia est volontiers rencontré seul et , bien que bien toléré par 70 % des porteurs, n'en est pas moins responsable de troubles importants chez bon nombre des autres.
Biologie
Par intervalles, l'ensemble des 6 à 10 ou 12 jours, les formes végétatives s'immobilisent, s'enkystent et sont rejetées à l'extérieur, en grand nombre, avec les selles, bourrées alors de kystes caractéristiques, ces selles vont permettre le diagnostic de certitude; la négativité des selles entre ces phases de rejet justifie l'envoi au laboratoire de selles récoltées selon la méthode "des 8 jours". Le kyste va garder son pouvoir pathogène au moins 2 mois dans le milieu extérieur. S'il est dégluti (souillure des aliments... ), le kyste arrivé dans le duodénum libère 2 giardias végétatifs qui s'installent sur place.
Clinique
Le rôle pathogène de Giardia intestinalis est conditionné à la fois par l'état réceptif du terrain et par l'action propre du parasite. : Si 70% des porteurs de giardia sont des "porteurs sains", 30% présentent une symptomatologie nette et , parmi eux, 10 à 12% sont de vrais malades dont la vie, en dehors de toute thérapeutique, est gravement perturbée par leur parasitose.
- Le tableau clinique moyen de l'adulte est celui d'une diarrhée "au long cours" apparaissant par crises mais durant quelquefois plusieurs semaines d'affilée avec 5 à 6 émissions par jour de selles abondantes.
- L'enfant fait, généralement, une forme plus sévère avec douleurs périombilicales, nervosisme et troubles de la croissance.
- Les formes graves ou malignes surviennent sur des terrains fragilisés ou déficients immunologiques (en particulier en IgA sécrétoires). Sans appétit, digérant mal, le malade est lassé par sa diarrhée qui persiste depuis de longs mois ; il a des crises de palpitations, des douleurs précordiales, des lipothymies, quelquefois de l'asthme ou des poussées d'urticaire. Insomniaque, asthénique, nettement amaigri, c'est , enfin, un psychasthénique dont le visage plombé, fripé, anxieux, traduit les angoisses.
Diagnostic
Chez les malades, il faut penser à une giardose devant une diarrhée prolongée. Le diagnostic de certitude est obtenu par le laboratoire : soit en trouvant des formes végétatives dans le liquide de tubage duodénal, soit en trouvant des kystes dans les selles par examens répétés de selles journalières ou, mieux, par l'examen d'une selle "des 8 jours". Dans 70 % des cas, le diagnostic sera une découverte de laboratoire.
Traitement
Métronidazole (Flagyl*). En cas de ré-infestation ou d'échec, refaire une cure après 1 mois de repos, et traiter les contacts familiaux. En cas d'échecs répétés, on peut, chez l'adulte, avoir recours à la Quinacrine (Mépacrine*).
Histoire du taxon
Le germe a été décrit pour la première fois par Antoni van Leeuwenhœk (1632-1723) en 1681[1].
Le biologiste tchèque Vilém Dušan Lambl le décrit en 1859[2] et lui attribue le taxon Cercominas intestinalis.
En 1888, Raphaël Blanchard (1857-1919) le renomme Lamblia intestinalis[3] en l'honneur de ce biologiste. Le genre Giardia est défini par Johann Künstler en 1882, en l'honneur d'Alfred Giard.
En 1915, Kofoid & Christiansen écrivent que le genre Giardia doit se substituer à Lamblia[4]. Cette même année, Charles Wardell Stiles (1867-1941) et al. introduisent le taxon Giardia lamblia.
Notes et références
- ↑ A. Van Leeuwenhœk : Ontdeckte onsightbaarhede. Leiden 1684-1686. Lattre de November 4, 1681, lue à la Royal Society, Londres, le 9 Novembre 1681.
- ↑ V. D. Lambl : Mikroskopische untersuchungen der Darmexcrete. Prager Vierteljahrsshrift für praktische Heilkunde, 1859, 61 :1-58.
- ↑ R. Blanchard : Remarques sur le megastome intestinal. Bulletin de la Societe Zoologique de France, 1888, 13 :18.
- ↑ Kofoid & Christiansen, 1915, On the life History of Giardia
- Référence NCBI : Giardia intestinalis (en)
Liens externes
Recherche sur Google Images : |
"Life cycle of Giardia" L'image ci-contre est extraite du site dpd.cdc.gov Il est possible que cette image soit réduite par rapport à l'originale. Elle est peut-être protégée par des droits d'auteur. Voir l'image en taille réelle (435 x 559 - 28 ko - gif)Refaire la recherche sur Google Images |
Recherche sur Amazone (livres) : |
Voir la liste des contributeurs.
La version présentée ici à été extraite depuis cette source le 22/11/2009.
Ce texte est disponible sous les termes de la licence de documentation libre GNU (GFDL).
La liste des définitions proposées en tête de page est une sélection parmi les résultats obtenus à l'aide de la commande "define:" de Google.
Cette page fait partie du projet Wikibis.